Expérimenter la vie en tiny house le temps d’un hiver pour écrire ce livre me permet de tester la vie minimaliste sans avoir de réel besoin de m’engager sur un lieu, en attendant de reprendre la route au printemps. Préservant les sols et permettant de vivre au plus près de la nature, l’habitat léger devient un véritable choix de vie. 

Entendre chanter les oiseaux, voir un renard passer sous sa fenêtre, se laisser bercer par le bruit de la pluie et se mettre au minimalisme attire chaque année de plus en plus de curieux·ses. Et puis, les habitats légers sont beaucoup plus accessibles financièrement. Certains projets de petites maisons sont largement réalisables à partir de 40 000 €, tandis qu’une yourte peut s’acheter moins de 10 000 €. Mais malheureusement, installer un habitat léger en toute légalité n’est pas si simple.

La loi Alur précise également à l'article L151-13 que les habitats réversibles peuvent être autonomes vis-à-vis des réseaux publics (eau, électricité, assainissement), il n’est donc pas obligatoire d’être raccordé. Parfait pour un projet d’autonomie. De plus, qualifiés de « résidence[s] démontable[s] constituant l’habitat permanent de leurs utilisateurs», ils peuvent être installés dans des STECA. Les STECAL sont des secteurs de taille et de capacité d’accueil limitées, délimités dans les zones naturelles, agricoles ou forestières, parfois inconstructibles, pour y accueillir des constructions spécifiques.

Et ensuite ? Pour pouvoir construire un habitat léger, il faut l’accord « sacré » des élu·e·s. Il est nécessaire de bien connaître, en amont, les différentes règles en place, car s’il est interdit de placer un habitat léger sur une zone non constructible (hors STECAL), il est toujours possible de faire une demande auprès de différents acteurs. Passant d’écolieu en écolieu, nous nous rendons compte de la réelle importance de bien s’entendre avec les élu·e·s et responsables du territoire sur lequel nous nous

installons. S’ancrer quelque part, c’est s’ancrer dans un écosystème, avec ses habitant·e·s et son terroir. Les élu·e·s sont les premières personnes vers qui se tourner pour demander des conseils et pour s’intégrer (communauté de communes, communauté d’agglomération, communauté urbaine, métropole). Leur soutien est essentiel pour obtenir les permis de construire (pour les lieux de plus de 20 m2). Alors, attention si vous vous installez sur un terrain dont le propriétaire est en confl it avec la commune ou si l’habitat est visible depuis une voie passante. Ce genre de choix peuvent vous porter préjudice plus tard.


Qu'est-ce qu'un habitat léger ? 

L’important, pour être considéré comme « léger », c’est que l’habitat remplisse au moins l’une de ces trois conditions :

  1. être démontable, par exemple comme une yourte ;
  2. être transportable, comme une roulotte ou certaines nano-maisons
  3. être biodégradable, comme certaines habitations faites de matériaux naturels (chanvre, sable, terre…).

La loi Alur, ou loi pour l’accès au logement et un urbanisme rénové, dans le Code de l’urbanisme (art. R111-51), est venue éclaircir ce droit d’habitat en créant un statut de « résidence démontable constituant l’habitat permanent de leurs utilisateurs ». Pour vivre en habitat réversible, trois points deviennent ainsi essentiels :

  • l’habitat nécessite d’être occupé au moins huit mois par an ;
  • l’habitat ne doit pas posséder de fondations ;
  • l’habitat doit être facilement et rapidement démontable.